jeudi 12 juin 2008

Il était une fois : Les atouts de Barack Obama

De quoi a donc pu bénéficier le jeune sénateur de l’Illinois, entré en politique sur la pointe des pieds, mais capable, dans quelques mois, par son élection à la Maison Blanche, de donner un coup de pied magistral à plusieurs siècles de préventions et de préjugés quant à la capacité d’un Noir à diriger 300 millions d’Américains ?
Barack Obama est, pour nous, la somme du jeu de trois leviers essentiels, leviers qu’il a su intelligemment actionner l’un et l’autre pour se propulser au niveau du palier le plus haut, donnant accès aux plus hautes responsabilités, dans le pays le plus haut placé à l’échelle du monde ?

La différence :

Le premier levier a nom différence. Il fait corps avec le thème majeur de sa campagne, le changement. Alors que ses adversaires se gargarisaient de compétence et d’expérience, comme si l’on pouvait prétendre diriger la première puissance du monde sans ces denrées là, Barack Obama a immédiatement embrayé sur le désir profond de ses compatriotes de voir se renouveler leur société.

L’évangile du changement selon Barack Obama, c’est d’apporter une réponse concrète à la question concrète que se pose la majeure partie des Américains, au jour d’aujourd’hui, parmi lesquels les jeunes notamment.

Jimmy Carter, en 1977, comblait la faim d’une Amérique alors en déficit de morale et d’éthique. Ronald Reagan, en 1981, devait répondre à un appel d’ordre venu des quatre points cardinaux de l’Amérique. Avec Bill Cliton, en 1992, les Etats-Unis ne voulaient pas conclure un millénaire, avant d’en aborder un autre, sans procéder à certaines réformes structurelles à l’échelle de la société. George Bush, à partir de 2000, va symboliser le repli sur elle de l’Amérique, retrouvant une de ses postures historiques favorites, en référence à la fameuse doctrine de Monroe.

Aujourd’hui, surtout au lendemain du 11 septembre 2000, qui troubla profondément l’Amérique, l’Américain veut savoir au nom de quoi et pourquoi serait-il devenu l’ennemi de la planète tout entière, la cible vivante et privilégiée que tous les autres peuples poursuivent de leur haine ? Pour répondre correctement à cette question, il faut gouverner autrement, à l’intérieur, les Etats-Unis appelés à exercer autrement, à l’extérieur, leur leadership sur le reste du monde.

C’est ce que Barack Obama a parfaitement bien compris.

Jeunesse et Compétence :

Le deuxième levier qui se confond avec le troisième, c’est respectivement « jeunesse » et « compétence ». Une Amérique jeune qui n’a plus la culture de la différence raciale, s’identifie à Barack Obama, parce qu’elle voue un culte à tous ceux qui savent se battre et qui savent gagner. Les western américains n’ont que trop sculpté cette statue du Commandeur.

Et Barack Obama est un battant qui commence à projeter, dans les consciences, la figure emblématique du gagneur, le héros positif tapi dans la conscience de l’Amérique calviniste, cet ami intransigeant du bien qui sait se faire l’ennemi non moins intransigeant du mal.

Le « happy end » ou la fin toujours heureuse des histoires ou des contes à l’américaine serait-il en train de conclure, par anticipation, la belle légende qui commence ?

Oui, il était une fois, un Africain-Américain nommé Barack Obama !!!

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