lundi 16 février 2009

Obama et le monde extérieur

« Barack Obama nous mène tout droit au socialisme. Nous ne voulons pas de l'européanisation de l'Amérique. » La formule a été utilisée la semaine dernière par le chef de la minorité républicaine au Sénat, le sénateur Mitch McConnell, pour justifier son opposition au programme économique du nouveau président.

Le rapport de l'Amérique au monde a toujours été complexe, un mélange d'idéalisme, de méfiance et d'indifférence. Entre intervenir dans le monde pour le rendre meilleur, sauver le monde pour sauver l'Amérique ou réformer l'Amérique pour préserver sa place dans le monde, l'Amérique n'a pas toujours su quelle voie choisir.

Dans leur rapport au monde, les différences semblent considérables entre l'Amérique de Bush et celle d'Obama. Au mépris arrogant de 2001 s'est substitué l'appel au multilatéralisme de 2009. Mais ce qui, fondamentalement, n'a pas changé, c'est l'attitude des Américains face au monde.

Certes, aux informations télévisées, il est fait - brièvement - mention du monde extérieur ; cette semaine, de la Corée du Nord et de ses missiles, de l'Iran et de sa diplomatie, d'Israël et de ses élections, et bien sûr toujours de l'Afghanistan et de l'Irak.

Mais il est clair que ce qui passionne l'Amérique, plus que jamais, c'est elle-même.

Il y a un contraste saisissant entre la fascination que l'Amérique, surtout celle d'Obama, exerce sur le monde et le regard distant que l'Amérique porte sur ce même monde.

Aux yeux de l'immense majorité des Américains, la vraie guerre, ce n'est pas en Afghanistan qu'elle se joue, après l'Irak qui est clairement passé au second plan, c'est « à la maison ».

Le défi, ce ne sont pas les talibans, c'est le chômage. Envoyer des troupes supplémentaires en Afghanistan - si possible des contingents étrangers - c'est bien, mais cela ne saurait distraire l'Amérique de ses responsabilités principales qui consistent à remettre de l'ordre chez elle.

L'Amérique n'a d'ailleurs pas le choix. Quelle serait sa légitimité internationale si son économie continuait à s'enfoncer sans fin ? Redonner confiance aux Américains et relancer la machine économique sont légitimement les premières priorités de politique étrangère des Etats-Unis.

Et, pourtant, il n'en existe pas moins en Amérique une contradiction profonde entre le discours des élites qui répètent à l'envi que leur pays a vocation à guider le monde et celui des habitants qui, dans leur immense majorité, considèrent le monde au mieux avec indifférence et au pire comme une distraction, sinon comme une menace.

En ce début d'année 2009, le monde ne doit pas trop attendre de l'Amérique, et ce pour une double raison. La première tient précisément au regard plus distancié que jamais d'une Amérique qui souffre.

La seconde est - à court terme au moins - plus grave encore. Entre « l'audace de l'espoir » prêchée avec tant de conviction par Barack Obama et l'aggravation de la peur économique, l'espoir est loin de l'emporter.

Si l'Amérique donne toujours le « ton » du monde, si les événements qui s'y produisent, si les sentiments qui s'y expriment constituent toujours une préfiguration de ce que l'Europe va connaître dans quelques mois, sinon quelques semaines, alors nous devons, nous Européens, nous préparer à des jours difficiles.

Avant de commencer à rebondir, l'Amérique va d'abord continuer à souffrir davantage encore. La Terre promise de la reprise économique est sans doute à l'horizon, mais la tempête est plus forte encore qu'on ne pouvait le craindre.
L'Amérique est certes en avance sur nous, mais c'est sur le plan de la profondeur de la crise.

Et il existe aujourd'hui comme une contradiction presque trop visible entre le « message » de Barack Obama et le profil de ses « messagers ». Le nouveau secrétaire d'Etat au Trésor, Timothy F. Geithner, paraît bien « tendre » pour faire face aux énormes responsabilités qui sont les siennes.


A moyen terme, c'est-à-dire au moins pour deux ans, il est raisonnable de ne pas trop attendre de l'Amérique. Le problème, c'est que du Moyen-Orient à l'Asie, en passant par la Russie, « le temps ne va pas suspendre son vol » en attendant que l'Amérique ait repris son souffle.

Dominique Moïsi, conseiller spécial de l'Ifri, est professeur invité à l'université de Harvard

Analyse : Etats-Unis, l’élection du premier président afro-américain bouscule en profondeur les relations raciales.

«Obama force les Noirs à se remettre en cause»

Le président Obama qui a fait du «changement» son slogan, et de l’«unité» son idéal social, compte bien bouleverser les rapports entre Noirs et Blancs. «Lorsque je serais président, […] la dynamique raciale de ce pays va changer jusqu’à un certain degré, prédisait Barack Obama en 2007 devant l’Association nationale des journalistes noirs. Cela va changer la manière dont les enfants blancs vont considérer les enfants noirs, et la manière dont les enfants noirs vont considérer les enfants blancs. En un mot, cela va changer la façon dont l’Amérique se voit.»

Wilbur Rich, professeur afro-américain de sciences politiques à Wellesley College, près de Boston, explique à quel point le premier président noir des Etats-Unis peut renouveler en profondeur le tissu social. «La question raciale a tellement été au centre de l’histoire de ce pays qu’on peut dire qu’elle imprègne toute la culture américaine. La présidence Obama est un moment capital pour asseoir les bases d’une société post-raciale.» Une fantastique opportunité pour une Amérique qui revient de loin, puisque même la Maison Blanche et le Capitole ont été principalement construits par des esclaves, et qui est loin d’être guérie de ses turpitudes raciales.

«La discrimination flagrante est sur le déclin depuis assez longtemps, mais une discrimination plus subtile perdure et perdurera sans doute encore longtemps. Elle se manifeste lorsqu’un Noir dans une entreprise n’est pas informé de la création d’un poste alors que tous les Blancs le sont… Lorsqu’un Noir, même en costume-cravate, est suivi par un vigile pour s’assurer qu’il ne vole rien dès qu’il entre dans un grand magasin. Ou lorsque je hèle un taxi et que celui-ci ne s’arrête pas…» confie l’universitaire en rapportant des vexations qu’il a lui même subies.

Celui-ci, qui s’est rendu à Washington le 20 janvier pour assister à la cérémonie d’investiture du nouveau président, dresse sans détour le portrait d’un pays dont on pourrait s’étonner qu’il ait élu un président noir : «Les Noirs et les Blancs ne vivent généralement pas dans les mêmes quartiers. Souvent, on ne laisse pas les enfants blancs jouer avec les enfants noirs. Le dimanche demeure plus que jamais le jour le plus discriminatoire car les Noirs et les Blancs ne fréquentent pas les mêmes églises. Très peu de lieux de cultes sont racialement mixtes. Il arrive souvent que de jeunes Blancs rencontrent vraiment de jeunes Noirs pour la première fois à l’université, ou sur un terrain de basket. Cette ségrégation de fait débouche sur des visions stéréotypées. Beaucoup de Blancs découvrent tardivement que les Noirs sont des êtres humains comme les autres. A la Maison Blanche, la famille Obama va contribuer à briser ces stéréotypes malsains qui empoisonnent encore notre société.»

«Pays de blancs». Le professeur de sciences politiques, auteur d’une dizaine d’ouvrages traitant des relations raciales, avoue ne pas avoir cru, jusqu’au dernier moment, qu’Obama serait élu président, le 4 novembre, face au républicain John McCain. «Je suis assez vieux pour me rappeler du mouvement pour les droits civiques, et je n’aurais jamais cru pouvoir vivre assez longtemps pour voir un moment pareil. Je m’étais dit que si Obama arrivait à devenir ne serait-ce que vice-président, ce serait une révolution.» Il ajoute : «C’est vraiment la réalisation du rêve de Martin Luther King qui avait présenté les Etats-Unis comme la terre promise.»

Pour la communauté noire, l’élection d’un président noir est une source d’immense fierté, mais c’est aussi pour beaucoup le catalyseur d’une très profonde remise en cause de leur identité. «Le sentiment de marginalisation est très présent. Je connais beaucoup de Noirs qui refusent de prêter allégeance au drapeau, ou qui ne se considèrent pas comme des citoyens américains à part entière, car ils estiment que leurs droits ne sont pas pleinement garantis. Pour eux, les Etats-Unis sont un pays de Blancs qu’il faut subir. Ils estiment que ce pays ne leur a jamais pleinement permis de réaliser leur potentiel, et ils se voient entravés par un système politique et économique destiné à les isoler, à les stéréotyper. La victoire de Barack Obama les force à remettre en cause leur attitude, et à reconnaître que les Etats-Unis sont réellement multiculturels et que c’est effectivement, bel et bien, leur pays», conclut Wilbur Rich.

«Distance». «Beaucoup de Noirs sont dans la nouvelle administration : cela va changer la perception que les gens ont des minorités, tout en leur donnant l’espoir qu’elles pourront participer désormais pleinement à la vie politique», confirme Marion Just, une universitaire de Boston. Les Noirs, surtout, voient s’éloigner cette sorte de distance méfiante que manifestent les Blancs à leur égard.»

WASHINGTON, de notre correspondant PHILIPPE GRANGEREAU (liberation.f)

vendredi 13 février 2009

L’AFRIQUE, OBAMA ET LES REVES DE SON PERE.

Il est noir, son père était kényan, donc il ne peut qu’être sensible et attentif aux problèmes de l’Afrique. Pour le moins sommaire, ce raisonnement sera-t-il confirmé par les actes du nouveau locataire de la Maison Blanche ? Le continent noir sera-t-il l’une de ses top priorities ?
Du Sénégal au Kenya, du Zimbabwe au Tchad en passant par le Congo, les Africains le souhaitent ardemment.

Le premier président noir des Etats-Unis symbolise pour beaucoup une forme de revanche sur les injustices de l’Histoire : traite des esclaves, colonisation, barbouzeries en tous genres, pillage des ressources naturelles par les multinationales…

Mais, premier constat, en forme de paradoxe, Barack Obama connaît peu l’Afrique. En 1987, déjà âgé de 26 ans, il s’est rendu pour la première fois au Kenya, la patrie de son père, décédé six ans auparavant dans un accident. Ce voyage initiatique où il fait la connaissance de sa famille africaine, de ses racines et des problèmes dans lesquels se débat le continent, tel que le tribalisme, il l’a raconté avec émotion dans un livre (1).

Il y est retourné deux fois, notamment en 2006 en tant que sénateur de l’Illinois. Même si l’Afrique est loin de l’indifférer le 44e président des Etats-Unis a, d’emblée, été happé par d’autres dossiers, à commencer par ceux du Proche-Orient, de l’Afghanistan et de l’Iran.
Et l’Afrique ? Jusqu’ici, il s’est contenté d’appeler son homologue sud-africain, Kgalema Motlanthe. Dès lors, il est un peu tôt pour savoir s’il va rompre avec la politique suivie par son prédécesseur.

Le 13 janvier, lors de son audition au Congrès en vue de sa nomination au poste de secrétaire d’Etat, Hillary Clinton en a toute de même livrée une première ébauche. Elle a évoqué à propos de l’Afrique les «failed states», ces Etats moribonds qui «constituent un terrain propice, non seulement aux pires abus, qu’il s’agisse de massacres, de viols, de l’indifférence aux maladies et d’autres calamités, mais aussi une invitation pour les terroristes à trouver refuge dans le chaos».

Un discours que n’aurait pas renié George W. Bush. Car, durant ses deux mandats, ce dernier a abordé le continent principalement sous deux angles : médico-humanitaire et antiterroriste. Il a mis en place un ambitieux programme de lutte contre le sida, salué par les experts, et que son successeur, selon toute vraisemblance, va perpétuer.

Pour le reste, sous la direction de Bush, les Etats-Unis se sont surtout employés à surveiller de près un continent susceptible d’abriter des groupes affiliés à Al-Qaeda. Ils n’ont pas oublié que le réseau de Ben Laden avait signé son entrée sur la scène terroriste par les attentats en 1998 au Kenya et en Tanzanie. Depuis les attentats du 11 septembre 2001, les Etats-Unis ont lancé un programme de surveillance et d’assistance dans la bande du Sahel, soupçonnée d’être infiltrée par des réseaux islamistes.

Ils ont également installé une base militaire à Djibouti, dans la corne de l’Afrique, l’une des régions les plus instables du continent.

Par ailleurs, Washington veille à sécuriser son approvisionnement en pétrole en provenance du golfe de Guinée et d’Angola. Les Etats-Unis, qui importent d’Afrique actuellement 10 % de leur brut, espèrent atteindre le seuil des 25 % d’ici à 2015. Ce qui leur permettrait de réduire leur dépendance vis-à-vis d’un Proche-Orient imprévisible.

Traumatisés par leur échec en Somalie au début des années 90, ils hésitent, depuis, à s’impliquer sur le sol africain. A Mogadiscio, ce sont les Ethiopiens qui se sont chargés de chasser, en 2006, les Tribunaux islamiques, tandis que les Américains, à l’aide de drones, surveillent au jour le jour la zone. Au Liberia, ils sont parvenus, par l’entremise du Nigeria, à chasser du pouvoir Charles Taylor en 2003.

Le seul véritable conflit pour lequel l’administration Bush s’est vraiment mobilisée est celui du Soudan. Au prix d’intenses efforts diplomatiques, elle est parvenue à mettre fin à une guerre de vingt ans entre le Nord et le Sud. Problème : au même moment, le Darfour était le théâtre d’une campagne de répression sanglante contre des populations civiles soupçonnées de soutenir les rebelles. Mais Washington a sciemment décidé de l’ignorer pour conclure les négociations. Par la suite, les responsables de l’administration Bush n’ont cessé de dénoncer le «génocide» commis par Khartoum contre les communautés négro-africaines.

Durant la campagne, Barack Obama, qui s’est rendu il y a deux ans dans des camps de réfugiés dans l’est du Tchad, a réitéré son engagement à multiplier les pressions sur le régime d’Omar El-Béchir pour tenter de mettre fin au bain de sang au Darfour.

Comment compte-t-il y parvenir ? La nomination comme ambassadeur aux Nations-Unies de Susan Rice fournit une première indication. Ancienne du Conseil de sécurité nationale de Bill Clinton, où elle était chargée des affaires africaines, cette diplomate de 44 ans devrait mettre en œuvre une approche multilatérale des conflits.

Le soutien de la Chine est en effet déterminant pour trouver une solution au Soudan, comme au Zimbabwe de Robert Mugabe.

Le premier effet tangible de la victoire d’Obama aux Etats-Unis est finalement d’avoir donné des idées aux Africains. Ces derniers espèrent voir émerger leurs propres Obama : une nouvelle génération de dirigeants capables de mettre fin à la corruption qui ronge nombre de pays et de transcender les clivages politico-ethniques pour servir l’intérêt général.

Ce n’est pas gagné, si l’on en croit l’écrivain mozambicain Mia Couto, cité par Courrier international : «Si Obama avait été africain, un de ses concurrents, au pouvoir, aurait inventé une révision constitutionnelle pour prolonger son mandat…»

Il conclut : «La joie que les 5 millions d’Africains ont ressentie le 5 novembre est née parce qu’ils ont vu en Obama exactement le contraire de ce qu’ils connaissent avec leurs dirigeants.»

(1) Les Rêves de mon père, Presses de la Cité, 2008.
AUTEUR:www.liberation.fr
2009-02-13 12:22:06

mardi 27 janvier 2009

Images noires : autant de souffrances pour que se lève Obama

Le triomphe d'Obama est extraordinaire. D'autant qu'il ravive les images contraires de la défaite de Noirs qui traînent dans nos mémoires et sur les écrans de nos téléviseurs depuis toujours.

Je revois les images noires d'un film africain qui m'a bouleversé et que l'on projette, de temps en temps, dans les festivals du cinéma documentaire. Un film extraordinaire: Passage du milieu. Un film sur les esclaves noirs transportés comme du bétail sur les bâteaux négriers. Des images qui auraient été intolérables si elles nous avaient été montrées dans leur vilolence réaliste, mais sur lesquelles on réfléchit, parce que le réalisateur antillais, Deslaurier, a eu l'intelligence de les transformer.

Nous les voyons s'étirer au ralenti, ou se démultiplier en saccade par le collage des photogrammes, ou encore devenir floues sous l'effet du gros plan extrême. Des images-symboles qui nous font signe comme les mots d'une phrase.

Des images tantôt rivées à la réalité horrible des cales à esclaves par l'emploi constant du bruitage réaliste (craquements de navire, coups sur les corps, sifflement des fouets, cliquetis des chaînes, cris, plaintes, râlements des agonisants), tantôt qui transpirent au-delà d'elles-mêmes par le commentaire off, grave, méditatif, jamais accusateur, tantôt accédant au recueillement par la musique qui relaie la voix.

Images, bruits, voix off, musique s'entrecroisent et concourent à faire de Passage du milieu un chant d'une gravité et d'une prégnance exceptionnelles, le chant des esclaves noirs, qui nous poursuit et nous taraude longtemps, sans cesse, qui fait surgir en nous un questionnement douloureux.

Le plus grand génocide de toute l'histoire humaine

Comment se fait-il que l'on ait oublié, que l'on oublie toujours, le plus grand génocide de toute l'histoire humaine - plus de 100 millions de Noirs arrachés à leurs pays d'Afrique; 25 millions d'entre eux réduits en esclavage dans les Amériques; pas loin de 10 millions qui sont morts noyés, assassinés, par suite de mauvais traitement, de scorbut ou autres maladies? - Comment se peut-il que la conscience des Blancs n'ait pas été marquée d'images indélébiles sur un génocide qui a déstructuré l'Afrique jusqu'à aujourd'hui et, peut-être, pour toujours ?

Comment expliquer, en comparaison, que les Juifs qui ont eu beaucoup moins de morts ne cessent de rappeler l'holocauste, sans interruption, depuis un demi-siècle, par tous les moyens, dans les livres, dans les musées, au théâtre et au cinéma (les films sur la Shoah sont tellement nombreux qu'ils sont devenus un genre en lui-même, comme les films de guerre ou les films de science-fiction).

C'est que, au contraire des Noirs, les Juifs ont le pouvoir de culpabiliser les consciences. Et ils ne s'en privent pas. Dès qu'ils sentent la moindre remontée de l'antisémitisme, ils nous fabriquent un film sur les camps de la mort. Ils ont beau jeu, ils dominent les studios d'Hollywood depuis les annés vingt. Dès qu'un chef d'État est en tournée en Israël - ce fut le cas pour Jean Chrétien - ils lui font visiter le musée de l'holocauste de Jérusalem, dans un premier temps, puis, dans un second temps, ils le transportent en hélicoptère sur les bords du lac de Tibériade où le pauvre homme, les yeux encore humides des horreurs qu'il vient de voir et la gorge nouée par l'émotion, jette à la caméra des phrases comme celle-ci: «ils ont toutes les raisons du monde de vouloir le garder (le lac)».

Pas inscrit dans la conscience des Blancs

D'une part, les images du génocide juif, qui se sont répandues dans le monde, à flot ininterrompu depuis l'après-guerre, qui disent haut et fort le lancinant «jamais plus» des Juifs, qui ne cessent de hanter la conscience internationale, qui font couler les milliards sur l'État hébreux et qui contribuent à agrandir son territoire, dans l'impunité des Nations Unies.

D'autre part, une absence d'images pour le plus grand génocide de tous les temps; ce qui veut dire que l'horreur de l'esclavage des Noirs ne s'est pas inscrite dans la conscience des Blancs. Et quel est le résultat de ce trou de mémoire? Les millions d'images noires, ponctuelles, au jour le jour, qui défilent sur nos téléviseurs depuis 40 ans: les files de réfugiés en haillons sur les routes, les enfants squelettiques, les mères aux seins vides de lait, les bras et les jambes coupées à la machette, les charniers à ciel ouvert, les crânes qui s'amoncellent dans des hangars..., ces images-là ne nous dérangent pas pour la peine; pire, elles sont stériles et encombrantes pour nos méninges de Blancs.

Des images qui n'existent pas

Pourquoi cela? Parce qu'elles n'ont pas de cause qui pourrait leur donner du sens, parce que les images d'origine, les images matrices, celles du passé escalavagiste, lesquelles pourraient nous responsabiliser et nous mettre dans le coup, n'existent pas. Stériles et encombrantes ces images? Il faut dire plus: elles réveillent, entérinent et renforcent en nous notre racisme latent.

À force de se faire voir en direct dans nos salons et nos salles à manger, entre nos gorgées de vin et nos bouchées de homard, distillant toujours, dans leur réalisme à courte vue, la même impuissance, la même misère, la même famine, la même sécheresse, la même agonie, la même mort..., à la longue, prend forme dans nos caboches de Blancs l'idée que les Noirs sont des êtres inférieurs.

Si nous étions acculés au choix suivant : devenir Noir ou homosexuel, la plupart d'entre nous opteraient pour l'homosexualité. Même en sachant qu'ils risqueraient gros, dans leur désespérance, d'attenter à leur vie.

Et pourtant, paradoxalement, en dépit de tout ce qu'on peut dire, rationellement, malgré nous, sans qu'on n'y prenne garde, au fin fond de nous-mêmes, ces images noires nous ont marqués au fer rouge.

C'est peut-être monstrueux que de seulement y penser, mais peut-être bien qu'il fallait autant de souffrances pour que se lève Obama.

PAUL WARREN, spécialiste en cinéma

Ces savants et inventeurs noirs victimes de « l'oubli »

« Eia pour ceux qui n'ont rien inventé », disait Aimé Césaire dans son livre intitulé "Cahier d'un retour au pays natal". Par là, le grand poète martiniquais voulait exprimer un sentiment de révolte contre le statut de non inventeur qu'on voulait tailler pour ceux de sa race : les Noirs.

Pourtant rien n'est moins vrai que cette allégation qui se rattache à l'idéologie d'infériorisation de la race noire développée en Europe à partir du XVe siècle et qui servit de fondement à toutes les atrocités et servitudes imposées aux fils de l'Afrique depuis des siècles.

Le moindre effort de recherche, sans a priori, montre pourtant qu'à l'instar des autres races, les Noirs ont participé à l'aventure de l'esprit humain. Ils sont des savants, des inventeurs, mais nulle part ils ne figurent dans le Livre mondial de l'invention recensant ceux qui ont permis les progrès de l'humanité, se désole Yves Antoine, un Haïtien qui a écrit un livre sur le sujet.

Comme les « Tirailleurs sénégalais », ces scientifiques noirs sont soigneusement « oubliés » par leurs confrères blancs et le reste de la société occidentale, même si leurs inventions sont d'un usage quotidien.

En effet, combien parmi les millions d'automobilistes, qui s'arrêtent chaque jour au feu rouge à travers le monde, savent que cet outil de gestion de la circulation urbaine a été inventé par un Noir ? C'est en 1923 pourtant que l'Africain-Américain Garrett Augustus Morgan, un autodidacte né en 1875 dans le Tennessee, a mis au point les feux tricolores. Il céda, pour 40.000 dollars de l'époque, son invention à la General Electric Company.

Très ingénieux, M. Garrett va également utiliser ses compétences en Chimie au service de ses préoccupations humanitaires, pour inventer le masque à gaz, dont le brevet est déposé en 1914 aux Etats-Unis.
Il contribuera ainsi à sauver des milliers de vies humaines, surtout pendant la Première Guerre Mondiale ( 1914-1918 ) où le gaz de combat fut utilisé pour la première fois comme arme de destruction massive.

Son compatriote d'infortune, Norbert Rilieux, né à la Nouvelle-Orléans en 1806, a révolutionné la fabrication industrielle du sucre. Il a enseigné à Paris ( France ) et est l'auteur de plusieurs ouvrages sur les machines à vapeur.

Quant à Lewis H. Latimer, il a su, grâce au filament de carbone, apporter les améliorations nécessaires à la lampe à incandescence ( l'ampoule électrique ) inventée en 1879 par Edison et qui ont permis sa fabrication industrielle et son utilisation à grande échelle dans la vie de tous les jours.

MASQUE A GAZ

Un autre Africain-Américain, Andrew J. Beard, va mettre au point le moteur à combustion, alors que l'imagination de John V. Smith accoucha les freins de voiture le 23 avril 1872 et le 2 février 1892, Carter William invente la charpente métallique de la voiture.

Toujours dans le domaine du transport, le 19 septembre 1893, Elbert R. Robinson va mettre au point le trolley électrique sur rail et Gradville T. Woods le système d'électrification des voies ferrées.

Un autre Américain Noir, Mc Koy, inventa le système de lubrification des moteurs en marche.

Même s'il ne s'agit pas de faire le recensement exhaustif des découvertes et innovations faites par des Noirs, continuons ce tour d'horizon en citant John Stenard, qui invente le 14 juillet 1891 le réfrigérateur, Lee S. Burridge et Newman R. Mashman qui inventent le 7 avril 1885 ( l'année où les puissances européennes se partagèrent l'Afrique à Berlin ) la machine à écrire.

Le 7 juin 1889, Granville T. Woods cité plus haut inventa l'antenne parabolique. Le 11 octobre de la même année, il mit au point les systèmes et les appareils téléphoniques. Deux ans plus tard, le 1er janvier 1889, M. Woods inventa l'interrupteur électrique.

Quant à Clatonia Joaquim Dorticus, on lui doit le révélateur photographique le 23 avril 1895.

Aujourd'hui imprimer un journal ou un livre est devenu un acte banal, mais beaucoup de gens ne savent pas que la rotative de presse a été inventée le 17 septembre 1878 par W. A. Lavalette.

Dans le domaine militaire, un Brésilien Noir du nom de Andreas Rebouças ( 1838-1898 ) mit au point la torpille, l'arme anti-navire très connue par les armées du monde entier, lors de la guerre contre le Paraguay en 1864.

Noirs

L'inventivité des Noirs aux Amériques ne s'est jamais démentie à tel point qu'en 1858, un Avocat général des Etats-Unis, Jeremiah S. Black fera passer une loi contre le dépôt de brevets d'invention par les esclaves, vu qu'un brevet américain était un contrat entre le gouvernement des Etats-Unis et l'inventeur.

Un esclave n'étant pas considéré comme citoyen américain, il ne pouvait donc, selon la loi votée par M. Black ( le mal nommé ) signer un contrat avec le gouvernement américain ni céder son invention à son maître.

Cela donne donc à penser qu'un certain nombre d'inventions faites par des Africains-Américains étaient souvent reconnues à leurs maîtres esclavagistes.
Mais on n'arrête pas la mer avec ses bras et dans le domaine nucléaire, des Américains Noirs se sont illustrés.

C'est le cas de sept d'entre qui ont participé entre 1942 et 1945 au fameux projet Manhattan, qui a mobilisé les plus brillants esprits scientifiques de l'époque et dont les recherches aboutirent à la bombe atomique.

Ces sept physiciens et ingénieurs Noirs sont Lloyd Albert Quaterman, Ralph Gardner, Edward A. Russel, Moddie Taylor, Harold Delaney, Benjamin Scott, J. Ernest Wilkins et Jaspar Jeffries.

Un brillant physicien guadeloupéen, Raoul-Georges Nicolo, qui a soutenu son Doctorat le 14 mai 1962 à Paris et ingénieur au Commissariat à l'Energie atomique, est l'inventeur du bloc de commutation pour la télévision multicanal, c'est-à-dire permettant la réception de plusieurs chaînes sur un même poste de télévision.

Il est également l'inventeur des dispositifs de contrôle de la réactivité des piles atomiques en régime sous-critique.
M. Nicolo est également l'initiateur de l'introduction de l'électronique dans les appareils de contrôle nucléaires et a rédigé de nombreux ouvrages de contribution.

REFRIGERATEUR

Toujours dans les sciences exactes, l'Afro-Américain David Blackwell s'est vu décerner le prix John Von Newman, récompensant le meilleur mathématicien au monde.

Philip Emeagwali ( né en 1954 ) un Nigérian émigré aux Etats-Unis a été récompensé par la plus haute distinction scientifique ( le prix Gordon Bill ) pour l'invention en 1989 de l'ordinateur de calcul le plus rapide au monde. Et d'autres inventions dans le domaine informatique sont à mettre au compte de celui que l'on qualifie de génie.

En Chimie, on peut citer le prolifique savant Africain-Américain George Washington Carver ( 1864-1943 ). Ses travaux les plus célèbres concernent l'arachide et la pomme de terre, dont il a tiré des produits aussi différents que le shampoing, le vinaigre, le savon ou la poudre de toilette.

Ses découvertes portent aussi sur la transformation du coton pour faire des planches d'isolation, du papier, du cordage, des blocs de pavage pour la construction d'autoroutes, la fabrication de pièces automobiles en plastique à base de soja ou la mise au point d'engrais.

En Médecine, les Africains-Américains se sont particulièrement illustrés. Ainsi, la première opération à coeur ouvert a été effectuée avec succès en 1893 par le Dr. Daniel Hale Williams ( 1856-1931 ) à une époque où la chirurgie n'en était qu'à ses balbutiements. Son jeune patient, atteint d'une balle à la poitrine, a ensuite vécu jusqu'à 50 ans passés.

A la fin des années 30, on était déjà parvenu à transfuser du sang, mais on ne savait pas comment conserver ce liquide qui, en dehors du corps, se détériore rapidement. C'est un médecin Africain-Américain, le Dr. Charles Richard Drew ( 1904-1950 ) qui va trouver la solution. Il a découvert que le plasma sanguin, c'est-à-dire le sang débarrassé des cellules, se prêtait bien mieux au stockage. Son travail a eu une application immédiate avec le début de la Seconde Guerre Mondiale, puisque ce chercheur a été chargé d'organiser l'expédition de plasma pour les blessés vers la Grande-Bretagne.

Quant au Dr. Samuel L. Kountz ( 1930-1981 ), il a réalisé en 1964 la 2e transplantation du rein au monde entre une mère et sa fille, la 1ère ayant été eu lieu en 1962 à l'hôpital Necker de Paris.

Recherches

Son confrère William Augustus Hinton ( 1883-1959 ), spécialiste en bactériologie, a fait des recherches, notamment sur l'élaboration d'un test de dépistage de la syphilis et qui permis d'avancer dans lutte contre une maladie qui, il n'y a pas si longtemps, terrorisait autant que le Sida.

D'autres inventions comme le peigne à cheveux, la guitare, la balayeuse des rues, la tondeuse à gazon sont à mettre à l'actif des Africains-Américains.

Ici au Sénégal, nous avons la fierté d'avoir, entre autres, Cheikh Anta Diop, Physicien et Egyptologue de renom, mort en avril 1986. Par ses recherches, il a prouvé le caractère nègre de l'Egypte antique, ruinant définitivement, au cours d'une rencontre épique au Caire en 1974, les thèses de ses contradicteurs occidentaux, qui déniaient à la civilisation bâtie dans la patrie des pharaons, sa négritude.

Nous ne terminerons pas sans citer un chercheur de la diaspora, dont le nom est mondialement connu : il s'agit de Cheick Modibo Diarra, navigateur interplanétaire à la NASA et d'origine malienne. Il a guidé les sondes Magellan vers Vénus en 1989, Galiléo vers Jupiter, Ulysse vers le Soleil, Observer et Pathfinder vers Mars.

Pour tous ces inventeurs noirs, qui sont « oubliés », parce que tout simplement « leur peau noire n'est pas classique », il convient de rétablir une certaine vérité et leur rendre justice, tout en permettant à la jeune génération d'avoir une source de fierté dans la reconquête d'une identité perdue et sur la voie de l'édification d'un continent fort.

Par IBRAHIMA MBODJ sur : http://www.invention-europe.com/Article586.htm (Source : http://fr.allafrica.com/).

samedi 24 janvier 2009

Le discours d'investiture de Barack Obama en Français


Le discours d'investiture de Barack Obama en Français


Voici l'intégralité du discours d'investiture de Barack Obama :


"Chers compatriotes


Je suis ici devant vous aujourd'hui empli d'un sentiment d'humilité face à la tâche qui nous attend, reconnaissant pour la confiance que vous m'avez témoignée et conscient des sacrifices consentis par nos ancêtres.



Je remercie le président Bush pour ses services rendus à la nation ainsi que pour la générosité et la coopération dont il a fait preuve tout au long de cette passation de pouvoirs.



Quarante-quatre Américains ont maintenant prêté le serment présidentiel. Ils l'ont fait alors que gonflait la houle de la prospérité sur les eaux calmes de la paix. Mais il arrive de temps à autre que ce serment soit prononcé alors que s'accumulent les nuages et que gronde la tempête.


Dans ces moments, l'Amérique a gardé le cap, non seulement en raison de l'habileté ou de la vision de ses dirigeants, mais aussi parce que Nous le Peuple, sommes demeurés fidèles aux idéaux de nos ancêtres et à notre constitution.



Ainsi en a-t-il toujours été. Ainsi doit-il en être pour la présente génération d'Américains.
Nul n'ignore que nous sommes au beau milieu d'une crise. Notre nation est en guerre contre un vaste réseau de violence et de haine.




Notre économie est gravement affaiblie, conséquence de la cupidité et de l'irresponsabilité de certains, mais aussi de notre échec collectif à faire des choix difficiles et à préparer la nation à une nouvelle ère. Des gens ont perdu leur maison ou leur emploi, des entreprises ont dû fermer leurs portes. Notre système de santé coûte trop cher. Nos écoles laissent tomber trop d'enfants et chaque jour apporte de nouvelles preuves que la façon dont nous utilisons l'énergie renforce nos adversaires et menace notre planète.



Ce sont les signes de la crise en termes statistiques. Mais, si elle n'est pas aussi tangible, la perte de confiance dans tout le pays n'en est pas moins profonde, nourrie de la crainte tenace que le déclin de l'Amérique soit inévitable et que la prochaine génération doive diminuer ses ambitions.
Je vous dis aujourd'hui que les défis auxquels nous faisons face sont réels. Ils sont importants et nombreux. Nous ne pourrons les relever facilement ni rapidement. Mais, sache le, Amérique, nous le relèverons.



En ce jour, nous sommes réunis car nous avons préféré l'espoir à la peur, la volonté d'agir en commun au conflit et à la discorde.



En ce jour nous proclamons la fin des doléances mesquines et des fausses promesses, des récriminations et des dogmes éculés qui ont pendant trop longtemps étouffé notre vie politique.
Nous demeurons une jeune nation. Mais pour reprendre les mots de la Bible, le temps est venu de se défaire des enfantillages.




Le temps est venu de réaffirmer la force de notre caractère, de choisir la meilleure part de notre histoire, de porter ce précieux don, cette noble idée transmise de génération en génération: la promesse de Dieu que nous sommes tous égaux, tous libres et que nous méritons tous la chance de prétendre à une pleine mesure de bonheur.



Nous réaffirmons la grandeur de notre nation en sachant que la grandeur n'est jamais donnée mais se mérite. Dans notre périple nous n'avons jamais emprunté de raccourcis et ne nous sommes jamais contentés de peu. Cela n'a jamais été un parcours pour les craintifs, ceux qui préfèrent les loisirs au travail ou ne recherchent que la richesse ou la célébrité.



Au contraire, ce sont plutôt ceux qui ont pris des risques, qui ont agi et réalisé des choses - certains connus, mais le plus souvent des hommes et des femmes anonymes - qui nous ont permis de gravir le long et rude chemin vers la prospérité et la liberté.



Pour nous, ils ont rassemblé leurs maigres possessions et traversé des océans en quête d'une vie nouvelle.



Pour nous, ils ont trimé dans des ateliers de misère et colonisé l'Ouest. Ils ont connu la morsure du fouet et la dureté du labeur de la terre.Pour nous, ils se sont battus et sont morts dans des lieux comme Concord et Gettysburg, en Normandie ou à Khe-Sanh (Vietnam, ndlr).



A maintes reprises ces hommes et ces femmes se sont battus, se sont sacrifiés, ont travaillé à s'en user les mains afin que nous puissions mener une vie meilleure. Ils voyaient en l'Amérique quelque chose de plus grand que la somme de leurs ambitions personnelles, que toutes les différences dues à la naissance, la richesse ou l'appartenance à une faction.



C'est la voie que nous poursuivons aujourd'hui. Nous demeurons la nation la plus prospère, la plus puissante de la Terre. Nos travailleurs ne sont pas moins productifs qu'au début de la crise. Nos esprits ne sont pas moins inventifs, nos biens et services pas moins demandés que la semaine dernière, le mois dernier ou l'an dernier. Nos capacités demeurent intactes. Mais il est bien fini le temps de l'immobilisme, de la protection d'intérêts étroits et du report des décisions désagréables.



A partir d'aujourd'hui, nous devons nous relever, nous épousseter et reprendre la tâche de la refondation de l'Amérique.Où que nous regardions, il y a du travail. L'état de l'économie réclame des gestes audacieux et rapides. Et nous agirons - non seulement pour créer de nouveaux emplois mais pour jeter les fondations d'une nouvelle croissance. Nous allons construire les routes et les ponts, les réseaux électriques et numériques qui alimentent notre commerce et nous unissent.



Nous redonnerons à la science la place qu'elle mérite et utiliserons les merveilles de la technologie pour accroître la qualité des soins de santé et diminuer leur coût. Nous dompterons le soleil, le vent et le sol pour faire avancer nos automobiles et tourner nos usines. Nous transformerons nos écoles et nos universités pour répondre aux exigences d'une ère nouvelle. Nous pouvons faire tout cela et nous le ferons.



Cela dit, il y a des gens pour s'interroger sur l'ampleur de nos ambitions, et suggérer que notre système n'est pas capable de faire face à trop de grands projets à la fois. Ils ont la mémoire courte. Ils ont oublié ce que ce pays a déjà accompli, ce que des hommes et des femmes libres peuvent réaliser quand l'imagination sert un objectif commun et que le courage s'allie à la nécessité.



Ce que les cyniques ne peuvent pas comprendre, c'est que le sol s'est dérobé sous leurs pieds et que les arguments politiques rancis auxquels nous avons eu droit depuis si longtemps, ne valent plus rien.




La question aujourd'hui n'est pas de savoir si notre gouvernement est trop gros ou trop petit, mais s'il fonctionne - s'il aide les familles à trouver des emplois avec un salaire décent, à accéder à des soins qu'ils peuvent se permettre et à une retraite digne.




Là où la réponse à cette question est oui, nous continuerons. Là où la réponse est non, nous mettrons un terme à des programmes. Et ceux d'entre nous qui gèrent les deniers publics seront tenus de dépenser avec sagesse, de changer les mauvaises habitudes, de gérer en pleine lumière - c'est seulement ainsi que nous pourrons restaurer l'indispensable confiance entre un peuple et son gouvernement.



La question n'est pas non plus de savoir si le marché est une force du bien ou du mal. Sa capacité à générer de la richesse et à étendre la liberté est sans égale. Mais cette crise nous a rappelé que sans surveillance, le marché peut devenir incontrôlable, et qu'une nation ne peut prospérer longtemps si elle ne favorise que les plus nantis.




Le succès de notre économie n'est pas uniquement fonction de la taille de notre produit intérieur brut. Il dépend aussi de l'étendue de notre prospérité, de notre capacité à donner une chance à ceux qui le veulent - non par charité mais parce que c'est la meilleure voie vers le bien commun.


En ce qui concerne notre défense à tous, nous rejettons l'idée qu'il faille faire un choix entre notre sécurité et nos idéaux.




Nos Pères fondateurs, face à des périls que nous ne pouvons que difficilement imaginer, ont mis au point une charte pour assurer la prééminence de la loi et les droits de l'Homme, une charte prolongée par le sang de générations. Ces idéaux éclairent toujours le monde, et nous ne les abandonnerons pas par commodité.



A tous les peuples et les gouvernants qui nous regardent aujourd'hui, depuis les plus grandes capitales jusqu'au petit village où mon père est né (au Kenya, ndlr): sachez que l'Amérique est l'amie de chaque pays et de chaque homme, femme et enfant qui recherche un avenir de paix et de dignité, et que nous sommes prêts à nouveau à jouer notre rôle dirigeant.



Rappelez-vous que les précédentes générations ont fait face au fascisme et au communisme pas seulement avec des missiles et des chars, mais avec des alliances solides et des convictions durables. Elles ont compris que notre puissance ne suffit pas à elle seule à nous protéger et qu'elle ne nous permet pas d'agir à notre guise.




Au lieu de cela, elles ont compris que notre puissance croît lorsqu'on en use prudemment; que notre sécurité découle de la justesse de notre cause, la force de notre exemple et des qualités modératrices de l'humilité et de la retenue.



Nous sommes les gardiens de cet héritage. Une fois de plus guidés par ces principes, nous pouvons répondre à ces nouvelles menaces qui demandent un effort encore plus grand, une coopération et une compréhension plus grande entre les pays.



Nous allons commencer à laisser l'Irak à son peuple de façon responsable et forger une paix durement gagnée en Afghanistan. Avec de vieux amis et d'anciens ennemis, nous allons travailler inlassablement pour réduire la menace nucléaire et faire reculer le spectre du réchauffement de la planète.



Nous n'allons pas nous excuser pour notre façon de vivre, ni hésiter à la défendre, et pour ceux qui veulent faire avancer leurs objectifs en créant la terreur et en massacrant des innocents, nous vous disons maintenant que notre résolution est plus forte et ne peut pas être brisée; vous ne pouvez pas nous survivre et nous vous vaincrons.Nous savons que notre héritage multiple est une force, pas une faiblesse.




Nous sommes un pays de chrétiens et de musulmans, de juifs et d'hindous, et d'athées. Nous avons été formés par chaque langue et civilisation, venues de tous les coins de la Terre. Et parce que nous avons goûté à l'amertume d'une guerre de Sécession et de la ségrégation (raciale), et émergé de ce chapitre plus forts et plus unis, nous ne pouvons pas nous empêcher de croire que les vieilles haines vont un jour disparaître, que les frontières tribales vont se dissoudre, que pendant que le monde devient plus petit, notre humanité commune doit se révéler, et que les Etats-Unis doivent jouer leur rôle en donnant l'élan d'une nouvelle ère de paix.



Au monde musulman: nous voulons trouver une nouvelle approche, fondée sur l'intérêt et le respect mutuels. A ceux parmi les dirigeants du monde qui cherchent à semer la guerre, ou faire reposer la faute des maux de leur société sur l'Occident, sachez que vos peuples vous jugeront sur ce que vous pouvez construire, pas détruire.



A ceux qui s'accrochent au pouvoir par la corruption et la fraude, et en bâillonant les opinions dissidentes, sachez que vous êtes du mauvais côté de l'histoire, mais que nous vous tendrons la main si vous êtes prêts à desserrer votre étau.



Aux habitants des pays pauvres, nous promettons de travailler à vos côtés pour faire en sorte que vos fermes prospèrent et que l'eau potable coule, de nourrir les corps affamés et les esprits voraces.



Et à ces pays qui comme le nôtre bénéficient d'une relative abondance, nous disons que nous ne pouvons plus nous permettre d'être indifférents aux souffrances à l'extérieur de nos frontières, ni consommer les ressources planétaires sans nous soucier des conséquences. En effet, le monde a changé et nous devons évoluer avec lui.



Lorsque nous regardons le chemin à parcourir, nous nous rappelons avec une humble gratitude ces braves Américains qui, à cette heure précise, patrouillent dans des déserts reculés et des montagnes éloignées. Ils ont quelque chose à nous dire aujourd'hui, tout comme les héros qui reposent (au cimetière national) à Arlington nous murmurent à travers les âges.



Nous les honorons non seulement parce qu'ils sont les gardiens de notre liberté, mais parce qu'ils incarnent l'esprit de service, une disponibilité à trouver une signification dans quelque chose qui est plus grand qu'eux. Et à ce moment, ce moment qui définira une génération, c'est précisément leur esprit qui doit tous nous habiter.



Quoi qu'un gouvernement puisse et doive faire, c'est en définitive de la foi et la détermination des Américains que ce pays dépend. C'est la bonté d'accueillir un inconnu lorsque cèdent les digues, le désintéressement d'ouvriers qui préfèrent travailler moins que de voir un ami perdre son emploi, qui nous permet de traverser nos heures les plus sombres.



C'est le courage d'un pompier prêt à remonter une cage d'escalier enfumée, mais aussi la disponibilité d'un parent à nourrir un enfant, qui décide en définitive de notre destin.Les défis face à nous sont peut-être nouveaux. Les outils avec lesquels nous les affrontons sont peut-être nouveaux.




Mais les valeurs dont notre succès dépend, le travail, l'honnêteté, le courage et le respect des règles, la tolérance et la curiosité, la loyauté et le patriotisme, sont anciennes. Elles sont vraies. Elles ont été la force tranquille du progrès qui a sous-tendu notre histoire. Ce qui est requis, c'est un retour à ces vérités.




Ce qui nous est demandé maintenant, c'est une nouvelle ère de responsabilité, une reconnaissance, de la part de chaque Américain, que nous avons des devoirs envers notre pays et le monde, des devoirs que nous n'acceptons pas à contrecoeur mais saisissons avec joie, avec la certitude qu'il n'y a rien de plus satisfaisant pour l'esprit et qui définisse notre caractère, que de nous donner tout entier à une tâche difficile.



C'est le prix, et la promesse, de la citoyenneté.



C'est la source de notre confiance, savoir que Dieu nous appelle pour forger un destin incertain.
C'est la signification de notre liberté et de notre credo, c'est la raison pour laquelle des hommes, des femmes et des enfants de toutes les races et de toutes les croyances peuvent se réjouir ensemble sur cette magnifique esplanade, et pour laquelle un homme dont le père, il y a moins de 60 ans, n'aurait peut-être pas pu être servi dans un restaurant de quartier, peut maintenant se tenir devant vous pour prêter le serment le plus sacré.



Donc marquons ce jour du souvenir, de ce que nous sommes et de la distance que nous avons parcourue. Aux temps de la naissance des Etats-Unis, dans les mois les plus froids, un petit groupe de patriotes s'est blotti autour de feux de camp mourants, au bord d'une rivière glacée. La capitale fut abandonnée. L'ennemi progressait.




La neige était tachée de sang. Au moment où l'issue de notre révolution était la plus incertaine, le père de notre nation (George Washington, nldr) a donné l'ordre que ces mots soits lus:
"Qu'il soit dit au monde du futur, qu'au milieu de l'hiver, quand seul l'espoir et la vertu pouvaient survivre, que la ville et le pays, face à un danger commun, (y) ont répondu".



O Etats-Unis.




Face à nos dangers communs, dans cet hiver de difficultés, rappelons-nous ces mots éternels. Avec espoir et courage, bravons une fois de plus les courants glacés, et supportons les tempêtes qui peuvent arriver. Qu'il soit dit aux enfants de nos enfants que lorsque nous avons été mis à l'épreuve, nous avons refusé de voir ce parcours s'arrêter, nous n'avons pas tourné le dos ni faibli.




Et avec les yeux fixés sur l'horizon et la grâce de Dieu, nous avons continué à porter ce formidable cadeau de la liberté et l'avons donné aux générations futures."




Publié par Regard sur les Etats-Unis à l'adresse http://reu-oi.blogspot.com/, (Traduction assurée par l'AFP) .

jeudi 22 janvier 2009

Cadillac One : en voiture avec Barack



Le show était à la hauteur de l'engouement suscité par l'Obamania : 2 millions de spectateurs, 20 000 policiers mobilisés, un parterre de célébrités digne d'un concert de charité et un budget estimé à environ 50 millions de dollars…

Et pour accompagner le 44ème Président américain du Capitole à son nouveau domicile après la cérémonie d'investiture – et vers bien d'autres aventures puisqu'elle l'accompagnera lors de ses visites à l'étranger –, une forteresse roulante flambant neuve mise à sa disposition par General Motors.

Sa griffe de luxe Cadillac entretient ainsi un rapport privilégié avec le gouvernement américain, auquel elle fournit des véhicules spéciaux depuis 1919.

"The One"

Cette Cadillac succède à la DTS Presidential Limousine livrée au Président Bush en 2005 pour son second mandat. Elle a vu son style évoluer pour s'aligner avec le design de la marque, mais elle ne décrochera aucune distinction pour son allure… de blindé. Logique, pour celle qui se veut l'auto la plus sûre du monde.

Cadillac se montre évidemment avare en informations sur ce modèle "secret défense", mais les médias américains se sont passionnés pour l'engin et nous permettent d'en apprendre un peu plus sur celle qu'ils nomment "The One".

Un arsenal roulant

Le blindage de sa carrosserie atteindrait ainsi 20 cm, d'où des portières aussi lourdes que des portes de Boeing 757. Le châssis serait à l'épreuve des bombes grâce à une plaque d'acier de 12 cm placée sous l'auto.

Plus fou encore, l'habitacle abriterait des poches de sang d'un groupe compatible avec celui du Président en cas de besoin immédiat d'une transfusion. Evidemment, les spéculations vont bon train concernant les gadgets en tous genres et les armes puisqu'elle embarquerait selon certaines sources fusils à pompe et canon à gaz lacrymogènes…

Citons également les pneus anti-crevaison en Kevlar renforcé, les vitres blindées ou encore un système de vision nocturne, au cas où…Bref, voila un arsenal de guerre apte à garantir la sécurité du premier Président de couleur des États-Unis, qui, on l'espère, n'aura pas à s'en servir...



Pour la voir, allez ici : http://fr.cars.yahoo.com/cadillac/cadillac-1232391942-44386.html

Source Yahoo Cars

LA VICTOIRE DE BARACK OBAMA : QUELLES LECONS POUR L’AFRIQUE ?

LA VICTOIRE DE BARACK OBAMA : QUELLES LECONS POUR L’AFRIQUE ?

L’élection de Barack OBAMA ce mardi 4 novembre 2008 comme 44ème Président des Etats-Unis est une véritable révolution copernicienne. Ma conviction profonde est qu’il y aura dans l’Histoire des Etats-Unis, et dans celle de la démocratie dans le monde, un avant et un après 4 novembre 2008.

Même dans leurs rêves les plus fous, je suis persuadé que les « Founding Fathers » eux-mêmes, ces « Pères Fondateurs » de la Nation et du Rêve américains, ne se sont jamais imaginé ce scénario que nous avons vécu comme un film surréaliste.

Martin Luther KING, de là où il est aujourd’hui, ne pourra retenir sa joie : son sacrifice n’aura pas été vain, car le destin du peuple noir américain, nourri par des luttes multiformes et âpres dont il fut l’un des porte-flambeaux le plus emblématique, s’est accéléré en cet an de grâce 2008.


Au-delà des aspects émotionnel et anecdotique de l’élection d’un Noir, fils d’un Noir du Kenya, à la tête de la première puissance du monde, la leçon qu’il importe de retenir de cette véritable odyssée est que lorsqu’une idée s’empare d’un peuple, aucun obstacle ne peut l’empêcher de triompher.

L’Amérique, cette terre de démocratie qui a inspiré tant d’autres peuples, était devenue le symbole du repli sur soi, du recours permanent au chantage à l’utilisation de la force brute, du refus du multilatéralisme, etc... L’Amérique, cette terre généreuse, faisait peur, aussi bien au reste du monde qu’à ses propres enfants.

OBAMA a compris cela, et a décidé de lutter, par la force de ses convictions, contre cette fatalité ambiante. Il a su transmettre à ses concitoyens, mais également au monde entier, le message fort selon lequel dans toute démocratie véritable, les peuples sont maîtres de leurs destins. Cette maîtrise de leur destin passe par le choix réfléchi de leurs dirigeants, sur la base de programmes crédibles, au-delà des considérations raciales, afin de faire renaître l’espoir.

OBAMA a martelé cette vérité simple avec beaucoup de sincérité et de conviction. Le peuple américain l’a très largement plébiscité parce qu’il lui a redonné espoir, sur la base de vérités simples et vérifiables.

L’africain que je suis, témoin quotidien d’une culture « politique » ambiante bien singulière sous nos latitudes, ne peut que souligner et saluer le soutien décisif et constant qu’ OBAMA a reçu de leaders d’opinion américains d’horizons divers, qui n’ont pas sacrifié leurs convictions démocratiques à l’autel de compromissions diverses.

En Afrique, beaucoup n’ont retenu de la victoire d’OBAMA que sa « négritude », et ont, comme d’habitude, chanté et dansé.

Nous avons entendu des Chefs d’Etat africains, champions d’élections truquées dans leurs propres pays, s’étrangler d’émotion et d’admiration devant cet événement qu’ils refusent chez eux.
Nous avons entendu des Chefs d’Etat africains, champions de la prolongation des mandats constitutionnels, nous avons entendu des chefs d’Etat africains, adeptes des monarchies présidentielles, ainsi que leurs alliés objectifs dans la théorisation de la démocratie-occidentale-impossible-en Afrique-noire , applaudir à tout rompre ce séisme d’outre-Atlantique et chercher leurs mots pour se féliciter de ce qu’ a réalisé ce cousin d’Amérique.

Est-ce l’hommage du vice à la vertu ou l’expression tardive de la reconnaissance des bienfaits d’une alternance non bloquée ? L’avenir nous le dira.

L’Afrique doit se donner les moyens d’avoir ses propres OBAMA. Nos peuples doivent savoir que ces images que les télévisions du monde entier leur ont projeté cette nuit du 4 novembre, ils peuvent les créer et les vivre directement dans leurs propres pays, mais à une et à une seule condition.

Cette condition est que nos peuples doivent se battre eux-mêmes pour une véritable démocratie et pour des élections crédibles dans leurs propres pays, au lieu des ces élections « placébos » désormais ancrées dans nos traditions, et rapidement reconnues par la « communauté internationale » pour éviter, bien sûr, que ces « sauvages ne s’étripent »…

Nos peuples doivent se battre, dis-je, en comptant d’abord sur les forces politiques et sociales internes à chaque pays. Ensuite , mais ensuite seulement, elles solliciteront aussi bien OBAMA que l’appui des forces démocratiques partout dans le monde, pour mettre fin à cette situation incroyable et inédite : ce que le peuple kenyan n’a pu obtenir lors des élections de 2007 chez lui, son fils l’a fait aux USA.

L’Afrique doit produire des processus démocratiques limpides et rafraîchissants, et non pas des élections imbuvables comme au Kenya et au Zimbabwe ou des démocraties mort-nées comme en Mauritanie où le ridicule le dispute au surréaliste.

Hier comme aujourd’hui, seule la lutte libère !

Martin ZIGUELE
Président du Mouvement de Libération du Peuple Centrafricain (MLPC)
Source : www.lemlpc.net

mercredi 21 janvier 2009

Barack Obama : Une leçon africaine

Barack Obama : Une leçon africaine

Le rêve est devenu réalité. Depuis le mardi 4 novembre 2008, Barack Obama est le premier noir président-élu des Etats-Unis d’Amérique. Alors que le monde pleure littéralement de joie, il s’en trouve plusieurs, et pas des moindres, sur le continent africain, pour se demander ce que Obama va faire pour nous.

Même un Alpha Omar Konaré parle de «cousinage», pour exprimer la relation de faveur que le nouveau président américain entretiendrait avec ses cousins d’Afrique. Certes, c’est important et juste que les USA aident l’Afrique.

Mais l’Afrique a tout à perdre avec Obama si elle adopte une attitude d’assistée.

Il ne s’agit pas de se demander ce que l’Amérique d’Obama va faire pour l’Afrique. Il s’agit plutôt de se rendre compte que, si Obama contribue de manière significative à l’histoire américaine, il est une leçon d’espoir et de possibilité pour l’Afrique.

Car au-delà de sa personne, et de son charisme personnel indéniable, c’est sa capacité de mettre sur pied méthodiquement et graduellement une puissante organisation de combat et de victoire politiques, et on l’espère, de gestion du pouvoir, que l’Afrique doit le plus méditer et imiter.

Car, l’Afrique regorge, par milliers, de cadres aussi brillants et charismatiques que Obama.

Mais combien parmi eux ont pu insuffler une dynamique vers une organisation politique de cette envergure ?

Obama même aurait-il pu le faire en Afrique ?

Comment traduire son exploit en leçon africaine ?

Travailler, travailler ensemble et s’organiser, voilà le défi de l’Afrique.

Or, nous sommes prêts, plus à célébrer et à biaiser qu’à faire face au défi. La preuve? Aux USA d’Obama, les travailleurs sont allés au travail le jour du vote et le lendemain, jour des résultats. Mais le Kénya a déclaré férié le jour des résultats afin de célébrer la victoire des Américains qui vont au travail !

Au Bénin, le tournant historique de l’événement Obama survient alors que nous avons des inquiétudes grandissantes à cause de l’émiettement des partis politiques, de la confusion au cœur de la société civile, de la recomposition fréquente de l’équipe gouvernementale, des secousses incessantes au parlement… à cause de la désorganisation et de la déstructuration.

Organiser et s’organiser, telle est la meilleure leçon d’Obama pour l’Afrique.

Source : LE BLOG DE Benoît ILLASSA "C'est d'être inutile, que de n'être utile qu'à soi-même.", illassa-benoit.over-blog.com, Par l'Abbé André S. Quenum 07 novembre 2008 - LA CROIX DU BENIN -

mardi 20 janvier 2009

LE CHOIX DE L'ESPOIR

Les Américains ont choisi "l'espoir plutôt que la peur" :

Le nouveau président américain Barack Obama a affirmé mardi que ses concitoyens avaient choisi "l'espoir plutôt que la peur" en le choisissant comme président, dans son discours d'investiture sur les marches du Capitole à Washington.

"En ce jour, nous sommes rassemblés car nous avons choisi l'espoir plutôt que la peur, la volonté d'agir en commun plutôt que le conflit et la discorde", a-t-il déclaré devant plus de deux millions de personnes massés au pied des marches du siège du parlement américain, selon une estimation du quotidien Washington Post.

"En ce jour, nous venons proclamer la fin des réclamations mesquines et des fausses promesses, des récriminations et des dogmes éculés, qui ont trop longtemps étouffé notre politique", a ajouté le 44e président des Etats-Unis après avoir prêté serment.

L'Amérique est "prête à diriger" à nouveau, a-t-il assuré, en prévenant les extrémistes du monde entier qu'ils ne réussiraient pas à affaiblir les Etats-Unis qui "les vaincront".

"A tous les peuples et les gouvernants qui nous regardent aujourd'hui, depuis les plus grandes capitales jusqu'au petit village où mon père est né (au Kenya, ndlr) : sachez que l'Amérique est l'amie de chaque pays et de chaque homme, femme et enfant qui recherche un avenir de paix et de dignité, et que nous sommes prêts à diriger à nouveau", a-t-il dit.

M. Obama faisait ainsi allusion aux huit années de l'adminsitration Bush ayant mis à mal l'image des Etats-Unis dans le monde.

Il a ensuite évoqué les Pères Fondateurs de la nation américaine dont les "idéaux éclairent toujours le monde" et a promis de ne pas abandonner ces idéaux "par opportunisme" politique, refusant de faire "le choix entre la sécurité et nos idéaux".

Barack Obama a en outre promis que les Etats-unis allaient "commencer à quitter l'Irak de façon responsable".
"Nous allons commencer à laisser l'Irak à son peuple de façon responsable et forger une paix durement gagnée en Afghanistan", a-t-il assuré.

Source Yahoo, AFP

UNE VOIX NOUVELLE PORTEUSE D'ESPOIR

Nelson Mandela, icône du combat anti-apartheid en Afrique du Sud, a fait l'éloge du nouveau président américain Barack Obama, présenté comme "une voix nouvelle porteuse pour l'espoir" dans le monde.

Dans une lettre remise au 44e président des Etats-Unis avant la cérémonie d'investiture, le premier président de l'"Afrique du Sud "arc-en-ciel", aujourd'hui retiré de la vie politique, a félicité Obama pour ce "moment vraiment historique" et établi un parallèle avec la transition de son pays vers la démocratie.

"Aujourd'hui nous reviennent en mémoire, d'une certaine façon, l'excitation et l'enthousiasme que notre pays a connus lors de sa transition vers la démocratie", écrit l'ancien plus illustre détenu politique de la planète dans sa missive publiée mardi.

"Les gens, non seulement en Afrique du Sud mais dans le monde entier, ont cru que grâce aux efforts conjoints des hommes, l'injustice peut être vaincue et que tous peuvent connaître une vie meilleure".

"M. le président, vous symbolisez une voix nouvelle porteuse d'espoir afin que ces problèmes puissent être réglés et que vous puissiez en fait changer la planète pour en faire un monde meilleur", ajoute Nelson Mandela, qui conclut en évoquant les racines africaines de Barack Obama, dont le père était kényan.

"Vous aurez toujours notre affection en tant que jeune homme qui a osé avoir un rêve et mener à bien ce rêve. Tous nos voeux de succès vous accompagnent".

Source Yahoo, Reuters, Rebecca Harrison, version française Jean-Loup Fiévet

Obama à la Maison Blanche: plus de deux millions personnes malgré le froid -13° en plein vent


Emus, solennels et enthousiastes, plusieurs milliers de spectateurs installés sur des gradins privilégiés dressés en face de la Maison Blanche attendaient depuis l'aube et dans un froid mordant l'arrivée du président Barack Obama dans sa nouvelle résidence.


Même s'ils ne voient rien de la cérémonie de prestation de serment qui vient de s'achever à l'autre bout du Mall, au pied du Capitole, les spectateurs ont le sentiment de faire partie de l'histoire.


"On est assis en face de la tribune de Barack Obama, notre président. Que peut-on demander de plus ?", se réjouit Margaret Owens-Collins, une Afro-Américaine de 60 ans, venue du Delaware (est).


Des hauts-parleurs diffusent la prestation de serment pendant laquelle tous les spectateurs se lèvent et exultent : "Obama, Obama".


"Tout le monde est de bonne humeur, tout le monde est patient, dans un bon état d'esprit. C'est une foule immense et tout le monde veut faire partie de l'histoire", commente Margaret.


Laurie Weber, 52 ans, venue tôt du Maryland voisin avec son fils, a assisté à plusieurs investitures présidentielles mais n'a jamais "rien vu de pareil, en termes de nombre et d'enthousiasme", dit-elle.


Howard Fisher, 61 ans, a obtenu miraculeusement six tickets pour assister à la parade, sur les gradins, avec ses enfants. Bénévole la veille pour nettoyer les grandes artères de la capitale avant le défilé, il a trouvé deux tickets.


Honnête, il est allé les rendre aux organisateurs qui lui en ont offert quatre autres : "vous vous rendez compte, c'est cela l'esprit du changement", lance ce professeur retraité qui voit dans l'élection du premier président noir américain, "l'avènement d'une nouvelle ère, un nouveau commencement".


"J'ai été très déprimé depuis huit ans. Maintenant, nous avons quelqu'un à la Maison Blanche qui a un cerveau", s'exclame-t-il.


Donesta Ley, une Noire de 59 ans, qui a obtenu ces places privilégiées face à la Maison Blanche après avoir participé à la campagne de M. Obama en Floride, est très émue : "J'attends qu'il tienne ses promesses, mais il ne peut le faire qu'avec mon aide, notre aide", déclare-t-elle.


"C'est une occasion historique, une pierre blanche dans l'histoire des relations raciales de ce pays", ajoute Fred Phillips, un psychologue noir de 62 ans, venu avec son épouse.
"Les espoirs de mes ancêtres, leurs efforts et leurs prières ont été récompensés", conclut, solennel, cet habitant de Washington.


En dehors de ces privilégiés assis sur les gradins, plus de deux millions personnes s'étaient rassemblées mardi sur le Mall, l'immense esplanade au coeur de Washington, pour assister à l'investiture du premier président noir des Etats-Unis, acclamé par une foule enthousiaste qui avait convergé vers le Capitole, avant même le lever du jour, malgré le froid (-13° en plein vent).


Source Yahoo, AP

Les principaux points du discours d'investiture de Barack Obama


Voici les principaux points du discours d'investiture prononcé par le nouveau président des Etats-Unis Barack Obama, mardi sur les marches du Capitole à Washington :


- ECONOMIE-SOCIAL: "(...) Notre économie est sérieusement affaiblie, une conséquence de la cupidité et de l'irresponsabilité de certains, mais aussi de notre échec collectif à faire des choix difficiles et préparer la nation à une nouvelle ère (...) il y a des indicateurs de la crise, sujette à des chiffres et statistiques.


"Moins mesurable mais non moins profonde est la perte de confiance qui mine notre pays, une peur tenace que le déclin de l'Amérique est inévitable, et que la prochaine génération doit viser moins haut.


"Aujourd'hui je vous dis que les défis auxquels nous sommes confrontés sont réels. Ils sont graves et ils sont nombreux. Ils ne seront pas relevés facilement ni rapidement. Mais sache-le, ô Amérique, ils seront relevés"


"(...) A compter d'aujourd'hui, nous devons nous reprendre (...) et commencer à rebâtir l'Amérique. L'état de notre économie appelle une action audacieuse et rapide, et nous agirons, non seulement pour créer de nouveaux emplois, mais poser de nouvelles fondations pour la croissance. Nous reconstruirons les routes et les ponts, les réseaux électriques et numériques qui irriguent notre commerce et nous relient (...) Et nous transformerons nos écoles et nos lycées pour répondre aux demandes d'une nouvelle ère. Tout cela, nous pouvons le faire. Et tout cela, nous le ferons.


(...) Aujourd'hui, certains s'interrogent sur l'ampleur de nos ambitions, laissent entendre que notre système ne peut pas supporter trop de grands projets. Ils ont la mémoire courte. Ils ont oublié en effet ce que ce pays a déjà accompli (...) ce que des hommes et des femmes libres peuvent accomplir lorsque l'imagination rejoint le bien commun, la nécessité, le courage.


(...) La question que nous posons aujourd'hui n'est pas de savoir si notre gouvernement est trop gros ou trop petit, mais s'il fonctionne, s'il aide les familles à trouver des emplois au salaire décent, des soins qu'ils peuvent payer, une retraite digne. Si la réponse est oui, nous avancerons. Si la réponse est non, les programmes prendront fin. Et ceux d'entre nous qui gèrent les dollars publics en seront tenus responsables".


"(...) Cette crise nous a rappelé que sans un oeil attentif, le marché peut échapper à tout contrôle et qu'un pays ne peut pas prospérer s'il favorise seulement les prospères".


- SECURITE-DEFENSE-POLITIQUE ETRANGERE: "Nous rejetons le choix entre notre sécurité et nos idéaux. Nos pères fondateurs, confrontés à des périls que nous pouvons à peine imaginer, ont défini une charte pour assurer la règle du droit et les droits de l'homme.


(...) Ces idéaux éclairent toujours le monde et nous n'y renoncerons pas (...) Aussi, à tous les autres peuples et gouvernements qui nous regardent aujourd'hui, des plus grandes capitales au petit village où mon père est né: sachez que l'Amérique est l'amie de chaque nation et de chaque homme, femme et enfant qui espère un avenir de paix et de dignité, et que nous sommes prêts une fois encore à conduire sur ce chemin".


"(...) Notre puissance ne nous protège pas seule, ni ne nous donne le droit d'agir à notre guise (...) Notre puissance grandit de son usage prudent. Notre sécurité émane de la justesse de notre cause, de la force de notre exemple, des qualités d'humilité et de retenue.


"(...) Guidés une nouvelle fois par ces principes, nous pouvons affronter ces nouvelles menaces (...) Nous commencerons par laisser l'Irak de façon responsable à son peuple, et bâtir une nouvelle paix tant méritée en Afghanistan.


"Aux côtés de vieux alliés et d'anciens ennemis, nous oeuvrerons sans relâche à abaisser la menace nucléaire et repousser le spectre d'une planète qui se réchauffe. Nous nous ne nous excuserons pas de notre façon de vivre, ni n'hésiterons à la défendre.


Et à ceux qui cherchent (...) à provoquer la terreur et massacrer des innocents, nous disons aujourd'hui que notre esprit est plus fort et ne peut pas être brisé. Vous ne pouvez pas nous vaincre et nous vous battrons.


"(...) Au monde musulman : nous cherchons une nouvelle façon d'avancer fondée sur notre intérêt mutuel et notre respect mutuel". "Aux dirigeants à travers le monde qui cherchent à semer le conflit, ou imputent les maux de leur société à l'Occident : sachez que votre peuple vous jugera sur ce que vous pouvez construire, et non sur ce que vous détruisez.


A ceux qui s'accrochent au pouvoir par la corruption, la tromperie et en réduisant la contestation au silence, sachez que vous êtes du mauvais côté de l'histoire. Mais que nous tendrons la main si vous voulez desserrer votre poing".


VALEURS: "(...) En réaffirmant la grandeur de notre nation, nous savons que la grandeur n'est jamais acquise. Elle doit être gagnée (...)


Nos défis peuvent être nouveaux. Les instruments pour les relever peuvent être nouveaux. Mais ces valeurs dont notre succès dépend, dur travail et honnêteté, courage et équité, tolérance et curiosité, loyauté et patriotisme, ces choses sont anciennes. Ces choses sont vraies. Elles ont été la force tranquille de progrès à travers notre histoire".


Source Yahoo, AP

La journée historique de Barack Obama, 44e président des Etats-Unis

Barack Obama est devenu mardi le 44e président des Etats-Unis et le premier Noir à diriger la Maison Blanche. Il prend les rênes d'une pays qui aspire au changement après huit années Bush marquées par les attentats du 11-Septembre, les guerres en Irak et en Afghanistan et la plus grave crise économique depuis la Grande Dépression des années 1930.

La prise de fonction de Barack Obama à 47 ans constitue un événement historique dans un pays travaillé par les questions raciales depuis sa création, où la ségrégation régnait encore dans les Etats du Sud il y a quelques décennies. M. Obama a prêté serment à Washington, devant le Capitole -le siège du Congrès américain- sur la Bible utilisée en 1861 par Abraham Lincoln, le président qui a aboli l'esclavage avec sa "Proclamation d'émancipation".

Dans son discours d'investiture, sa première allocution en tant que président en exercice, M. Obama a exhorté ses compatriotes à "refaire l'Amérique". "Le temps où nous résistions au changement, où nous protégions des intérêts étriqués et repoussions les décisions déplaisantes, ce temps est assurément fini", a-t-il déclaré après sa prestation de serment devant des centaines de milliers de personnes, probablement au moins un million, massées sur l'immense esplanade du National Mall.

"Aujourd'hui je vous dis que les défis auxquels nous sommes confrontés sont réels. Ils sont graves et ils sont nombreux. Ils ne seront pas relevés facilement ni rapidement. Mais sache-le, ô Amérique, ils seront relevés", a-t-il promis d'une voix forte à ses concitoyens.

En ces temps difficiles pour les Etats-Unis frappés par la récession, il a rappelé les paroles de George Washington, le premier président du pays, enjoignant les Américains au courage "dans cet hiver de notre épreuve". "Avec espoir et vertu, bravons une nouvelle fois les courants glacés et endurons les tempêtes qui pourraient surgir", a-t-il lancé dans son discours d'une durée de 18 minutes et demie.

Il a également promis au monde une nouvelle Amérique davantage à l'écoute des autres, tout en jurant de ne rien faire qui puisse nuire à la sécurité des Etats-Unis, et en évoquant la menace terroriste. "Nous ne nous excuserons pas pour notre mode de vie et ne renoncerons pas à notre défense. Et à ceux qui cherchent à faire avancer leurs objectifs en provoquant la terreur et le massacre d'innocents, nous disons aujourd'hui que notre moral est plus fort et ne peut être brisé, (...) nous vous vaincrons."

Barack Obama s'est ensuite adressé au "monde musulman", à qui il a promis de "chercher une nouvelle façon d'avancer fondée sur l'intérêt et le respect mutuels." Il a également évoqué le caractère historique de son investiture dans un pays marqué par un passé douloureux pour les Noirs, soulignant que son père, un Kényan, "n'aurait peut-être pas été servi dans un restaurant local il y a moins de 60 ans".

Après la prestation de serment, qui s'est déroulée sous un beau soleil, mais par -2 degrés Celsius, les festivités d'investiture, commencées ce week-end, devaient se poursuivre avec une grande parade sur Pennsylvania Avenue et les dix bals officiels en l'honneur du nouveau président qui devaient s'achever tard dans la nuit.

Malgré le froid glacial et un risque de chutes de neige, des centaines de milliers de personnes avaient convergé vers la capitale américaine sous haute surveillance en début de journée. Les rues ont commencé à se remplir bien avant le lever du jour et les rames du métro enregistraient une forte affluence peu après le début du service à 4h du matin.

M. Bush a laissé une note à son successeur dans un tiroir de sa table de travail, dans le Bureau Ovale, comme le veut la tradition. Un message dans lequel le président sortant déclare une nouvelle fois que M. Obama représente un nouveau chapitre de l'histoire des Etats-Unis et où il lui adresse à nouveau tous ses voeux de succès, a expliqué la porte-parole de M. Bush, Dana Perino.

L'héritage politique de l'impopulaire président sortant constitue un lourd fardeau pour la nouvelle administration, même si les sondages montrent que les Américains ont confiance dans la capacité de Barack Obama à réussir. Le nouveau président a prévenu avant son investiture que l'économie risquait de se détériorer encore et qu'il faudrait du temps avant de voir une amélioration.

La 56e journée d'investiture présidentielle de l'histoire des Etats-Unis avait commencé pour M. Obama et son vice-président Joseph Biden, qui a prêté serment juste avant le président-élu, par un office traditionnel à l'église épiscopale de St. John, non loin de la Maison Blanche. Les cloches ont retenti à l'arrivée du président-élu et de son épouse Michelle, en robe jaune d'or tissée de fils d'argent.

Le révérend Luis Leon a accueilli les Obama, entrés dans l'église sous les applaudissement d'environ 200 personnes, et rappelé que tous les présidents américains depuis James Madison, le quatrième président du pays, s'étaient recueillis au moins une fois dans cet édifice religieux. Les Obama ont ensuite été accueillis par M. Bush et son épouse Laura à la Maison Blanche pour prendre le café. Mme Obama a remis à la First Lady sortante un cadeau emballé dans une boîte blanche ornée d'un ruban rouge.

Après la prestation de serment de Barack Obama, les Bush ont quitté Washington pour le Texas. Quant au nouveau président des Etats-Unis, il devait participer à quelques-uns des bals dans la soirée mais a promis de s'atteler à sa tâche dès mercredi.

Source Yahoo, AP

Good luck, Mr President !!!!!!

Barack Obama : d'immenses espoirs teintés d'inquiétudes.

L'ère Barack Obama, premier président noir des Etats-Unis, suscite d'immenses espoirs à travers le monde, mais aussi des doutes face à l'ampleur des défis qui l'attendent.

Pour Madeleine Albright, encienne secrétaire d'Etat sous Bill Clinton : "Je pense n'avoir jamais vu un jour où la communauté internationale attendait autant de l'élection d'un président américain".

La presse du monde entier titrait ces derniers jours sur "le rêve américain" incarné par le jeune président démocrate, soutenu par la plupart des dirigeants démocrates du monde, mais s'interrogeait aussi sur ses chances de succès, tant les difficultés à venir sont grandes.

Mais attention aux espoirs excessifs, car Barack Obama hérite, à 47 ans, d'un pays aux prises avec deux guerres, en Irak et en Afghanistan, et avec une crise économique majeure.
Il sera confronté à des défis multiformes, de la lutte contre le réchauffement climatique au conflit du Proche-Orient.

Donc, si Barack Obama bénéficie d'un "état de grâce mondial" il n'a cependant pas de "baguette magique" pour résoudre tous les problèmes de l'Amérique, ni accessoirement ceux du reste du monde.

Le monde entier, et en premier les dirrigeants, devront travailler la main dans la main avec Obama et les Etats-Unis pour relever tous ensemble les immenses défis auqels fait face le monde.

Good luck, Mr President !!!!!!

Enfin Barack Obama, 44ème président des Etats-Unis d'Amérique !!!!!!!!!!!!



Barack Obama a prêté le serment d'allégeance, il devient le 44ème président des Etats-Unis d'Amérique :

Voici ce que Barack Obama a déclaré en substance dans son serment :


«Moi, Barack Hussein Obama, je jure solennellement de remplir fidèlement les fonctions de président des États-Unis, et, dans toute la mesure de mes moyens, de sauvegarder, protéger et défendre la Constitution des États-Unis. Que Dieu me vienne en aide.»


Barack Obama est devenu mardi le 44e président des Etats-Unis après avoir prêté serment à Washington, sous les acclamations des centaines de milliers de spectateurs rassemblés devant le Capitole pour la cérémonie.


"Je vous dis aujourd'hui que les défis auxquels nous sommes confrontés sont réels, ils sont graves et nombreux", a-t-il déclaré en entamant son discours d'investiture.


"Ils ne seront pas relevés facilement ni rapidement. Mais sache, Amérique, qu'ils le seront.
La crise économique qui frappe le pays", a poursuivi Obama, est le fruit de "la cupidité et de l'irresponsabilité de certains". "L'état de l'économie impose l'action, ferme et rapide, et nous allons agir."


Barack Obama a en outre promis de faire preuve de responsabilité dans le rapatriement des forces déployées en Irak. Il s'est engagé à ramener la paix en Afghanistan et à forger de nouvelles relations avec le monde arabo-musulman. Le président des Etats-Unis a par ailleurs averti les terroristes que l'Amérique resterait ferme.


Source Yahoo, Reuters, Andrew Quinn, version française Pascal Liétout et Jean-Philippe Lefief

Le monde impatient d'une nouvelle ère Obama

Le monde impatient d'une nouvelle ère Obama

La presse internationale témoignait lundi soir d'une "Obamania", faite d'impatiences et d'espoirs dans le nouveau président américain, qui prête serment mardi à Washington, tandis que plusieurs dirigeants souhaitaient qu'il aide le monde à sortir de la crise actuelle.

Toutefois, à quelques heures de la prise de fonctions de Barack Obama, soutenu par la plupart des gouvernements étrangers et l'opinion publique, selon les derniers sondages, de nombreux dirigeants et commentateurs mettaient en garde contre des attentes "irréalistes" concernant sa présidence.

Les images du président américain élu ont fait la Une lundi dans les médias du monde entier, le grand quotidien espagnol El Pais titrant, sous une photo de M. Obama avec son épouse Michelle: "le rève américain arrive au pouvoir". Pour sa part, le chef du gouvernement espagnol, Jose Luis Zapatero a déclaré que "l'effet Obama" pourrait écourter la récession économique globale, si la nouvelle administration américaine "génère la confiance".

Toute la presse de Paris a aussi fait sa Une mardi sur le nouveau président, le quotidien Libération (gauche) consacrant même un numéro spécial au "Obama day" en estimant, qu'avec son élection, "l'avenir a changé de camp" et a retrouvé "un visage humain".

De même, le Figaro (droite) consacre 20 pages spéciales à cette investiture, jugeant que l'accession de Barack Obama "ouvre l'espoir d'une ère +post-raciale+", avant d'estimer que le grand défi du nouveau président sera de "rester connecté au monde réel".

En Italie, les sites internet des grands quotidiens saluaient également lundi soir l'avénement d'une nouvelle ère à Washington. "Obama, une popularité au firmament" estime La Repubblica (gauche), en précisant que "la journée d'investiture coûtera 170 millions de dollars". Quant au Corriere della Sera, il considère que l'investiture d'Obama est "un événement médiatique qui exalte l'esprit américain".

La Chancellière allemande Angela Merkel espère pouvoir travailler plus étroitement avec Barack Obama, a déclaré l'un de ses porte-parole Ulrich Wilhelm. Le nouveau président américain est attendu en avril en Europe pour un sommet international sur la crise économique et une réunion de l'Otan. D'ores et déjà, à Londres, le Premier ministre britannique Gordon Brown a estimé que la situation au Moyen Orient devait être la priorité de M. Obama en matière de politique étrangère, avec le changement climatique et la lutte contre la pauvreté.

De son côté, le Financial Times considère mardi que l'accession au pouvoir de M. Obama est "un moment exhaltant pour les Etats-Unis et pour le Monde". "C'est un homme remarquable qui a l'étoffe d'un grand président", ajoute le journal londonien.

L'espoir que la nouvelle administration de Washington resserre ses liens avec le reste du monde, est partagé par 67% des personnes interrogées, selon un sondage réalisé dans 17 pays pour le service mondial de la radio BBC, seuls deux de ces 17 pays, le Japon et la Russie, ne dépassant pas les 50 %.

Interrogées sur le retrait des troupes américaines d'Irak, la lutte contre le réchauffement climatique ou la paix entre Israéliens et Palestiniens, les personnes sondées au Ghana sont les plus positives avec 87% d'opinions favorables, suivies de l'Italie (79%), l'Allemagne et l'Espagne (78%) et la France (76%).

Le nouveau locataire de la Maison Blanche devrait effectuer l'une de ses premières visites en février au Canada, un voyage qualifié de "merveilleux geste pour rétablir les fortes relations" entre les deux pays, selon le Premier ministre Stephen Harper.

Pour autant, M. Harper a estimé qu'il ne fallait pas se bercer d'illusions, "tant sont grands les défis à relever par le président Obama", ajoutant que ce dernier devrait se concentrer sur les problèmes économiques.

Même son de cloche à Berlin, où Mme Merkel a averti, dès la semaine dernière qu'il pourrait y avoir "une discussion très sérieuse" avec Washington, si l'Europe jugeait "inéquitable" une aide à l'industrie automobile américaine.

Pour sa part, le Premier ministre russe Vladimir Poutine a exprimé son scepticisme samedi dernier, lors d'une visite à Berlin. "Je suis profondément convaincu que les plus grandes déceptions naissent de grands espoirs", a-t-il dit.

Lundi à Moscou, le ministre adjoint des Affaires étrangères, Sergei Ryabkov a estimé que la Russie attendait la nouvelle administration américaine avec "un optimisme mesuré", compte tenu des récentes déclarations de M. Obama et de la Secrétaire d'Etat désignée Hillary Clinton.

Enfin, le quotidien sud-africain The Times s'en est pris au président sortant George W Bush, considérant que "le Monde va dire au revoir à un homme qui a été décrit comme l'un des pires présidents américains".

Source www Yahoo, AFP

Obama, une ascension météorique pour un rendez-vous avec l'Histoire

Obama, une ascension météorique pour un rendez-vous avec l'Histoire

Inconnu du grand public il y a encore quatre ans, Barack Obama va devenir mardi l'homme le plus puissant de la planète à un moment où les Américains attendent un sauveur pour les tirer de la plus grave crise économique depuis les années 1930.

A 47 ans, ce métis considéré comme le premier "Noir" à conquérir la Maison Blanche, a convaincu une majorité d'Américains qu'il avait la carrure pour relancer l'économie et conclure deux guerres, en Irak et en Afghanistan.

Lors de son investiture, en janvier 1981, le républicain Ronald Reagan lançait sa révolution conservatrice en déclarant que "l'Etat n'est pas la solution, l'Etat est le problème".

Près de trois décennies plus tard, au coeur d'une crise mise sur le compte de la déréglementation financière, Obama"arrive à un moment de l'histoire où sa philosophie coïncide avec ce que réclament beaucoup d'experts: un Etat plus actif pour tenter de relancer l'économie", observe son biographe David Mendell, auteur de "Obama, from promise to power" ("Obama, du pari au pouvoir").

"Il pense que l'Etat peut résoudre les problèmes des gens", ajoute M. Mendell, interrogé par l'AFP, qui reconnaît au nouveau président "un sens authentique de sa mission: améliorer les conditions de vie de la classe moyenne".

Barack Obama a connu une ascension politique fulgurante depuis juillet 2004, lorsque les Américains de toutes origines découvrent le charisme de ce jeune élu du Sénat de l'Illinois (nord), qui prononce un émouvant discours devant la convention démocrate.

"Il n'y a pas une Amérique de gauche et une Amérique conservatrice, il y a les Etats-Unis d'Amérique. Il n'y a pas une Amérique noire et une Amérique blanche et une Amérique latino ou asiatique, il y a les Etats-Unis d'Amérique... nous ne faisons qu'un", lance-t-il, arrachant des larmes à l'auditoire.

Le discours ne suffira pas à apporter la victoire à John Kerry à la présidentielle. Mais son appel à l'union fait vibrer une corde sensible dans un pays marqué par les divisions de l'ère républicaine.
Son désir de réconciliation coïncide avec un parcours personnel "unique", relève David Mendell.
Fils d'une mère blanche et d'un père kényan venu étudier à Hawaii, Barack Hussein Obama est né le 4 août 1961 à Honolulu.

"Son apparence est celle d'un Noir", observe son biographe, "mais il a grandi dans un environnement blanc, avec beaucoup d'influence asiatique autour de lui à Hawaii, puis en Indonésie".

Le résultat de ce mélange fait, selon lui, qu'Obama "ne se sent mal à l'aise nulle part" dans un pays où Blancs et Noirs vivent encore largement séparés.

Alors qu'il n'a que deux ans, son père quitte femme et enfant. Sa mère se remarie avec un étudiant indonésien qui emmène toute la famille à Jakarta où le jeune garçon grandit jusqu'à l'âge de 10 ans, avant de retrouver Honolulu.

Il sera désormais élevé par ses grands-parents maternels. Dans son autobiographie "Les rèves de mon père" (1995), il raconte qu'il a cherché dans l'alcool et la drogue à oublier les questions qu'il se pose alors sur son identité.

Il choisit alors d'abandonner son surnom de "Barry" pour reprendre son nom de naissance, "Barack", d'origine africaine.

Après des études à Los Angeles puis à New York où il décroche un diplôme de sciences politiques et de relations internationales, il s'engage dans la vie associative dans les quartiers défavorisés de Chicago, mettant en place des programmes de formation et d'aide aux locataires.

En 1988, Obama entre à l'université Harvard, la plus cotée du pays, et devient rédacteur en chef de sa prestigieuse revue de droit.

En stage à Chicago, il rencontre Michelle Robinson, une juriste qui deviendra sa femme. Sa carrière politique démarre en 1996 lorsqu'il devient sénateur de l'Illinois. En 2004, il est le seul Noir élu au Sénat des Etats-Unis.

Sa campagne présidentielle est lancée officiellement le 10 février 2007 par un discours sur les lieux où son héros, Abraham Lincoln, avait prononcé une allocution célèbre contre l'esclavage.
S'ensuite la longue bataille des primaires démocrates contre sa rivale Hillary Clinton, qui jette l'éponge en juin 2008. Obama n'a plus qu'un seul adversaire, le républicain John McCain.

Revigorés par la sémillante colistière républicaine Sarah Palin, les républicains ne ménagent pas leurs attaques. Les deux hommes sont au coude-à-coude dans les sondages quand, le 15 septembre, la banque Lehmann Brothers dépose le bilan, déclenchant un séisme financier.

Obama reprend un avantage qu'il ne perdra plus. "C'est l'homme politique le plus chanceux que j'ai jamais vu", commente David Mendell.

Bénéficiant d'une mobilisation sans précédent de l'électorat noir, mais aussi hispanique, Obama l'emporte le 4 novembre avec 53% des voix. "Le changement est arrivé en Amérique", lance-t-il à ses partisans, dont beaucoup sont en larmes à l'idée de voir un Noir s'emparer de la Maison Blanche.

En prêtant serment aux pieds du Capitole, le 44e président pourra mesurer le chemin parcouru en contemplant face à lui le Lincoln Memorial, d'où Martin Luther King prononça en 1963 son fameux discours "I have a dream" ("Je fais un rêve") sur l'union des Noirs et des Blancs.
A l'époque où ses parents se sont mariés, les unions interraciales étaient encore illégales dans plusieurs Etats du pays.

Source www Yahoo, Reuters